Deux mois déjà... et de nouvelles perspectives s'offrent à moi!
La neige commence à tomber en France et ici la saison sèche est déjà bien entamée: ciel bleu sans nuage tous les jours et on a déjà oublié ce qu'était une goutte de pluie!
J'ai également passé la barre des deux mois à Bombay et je me dois de vous tenir au courant de l'évolution de ma situation dans cette ville tentaculaire.
Niveau installation de l'apartement, plus que quelques petites touches de déco et on sera au top! Mais l'essentiel est là et nous avons déjà hébérgé des personnes à la maison donc nous sommes officiellement opérationnels! A bon entendeur... ;-)
Niveau recherche d'emploi, ça s'avère un peu plus compliqué que prévu. Le marché du travail indien étant très protectionniste (avec 1,2 milliard d'indiens ça peut se comprendre!), il est très difficile pour un étranger de décrocher un contrat et les lois ne facilitent pas la chose (nécessité de justifier pourquoi on emploie un étranger plutôt qu'un indien, seuil salarial très élevé pour l'obtention du visa de travail et gros risques encourus si on s'amuse à travailler sous visa touriste).Souvent, je fais face à cette situation du chien qui se mord la queue: je ne peux pas travailler sans visa de travail (dès que j'annonce que j'ai pour l'instant un visa touriste, les portes se referment automatiquement sur moi...) mais pour obtenir ce fameux visa il me faut un contrat de travail! C'est le cercle vicieux...
De plus, contrairement au Cambodge, les compétences sont là en Inde, notamment au niveau de l'enseignement de l'anglais qui fait partie des principales langues officielles du pays (pas de bol pour moi!). Du coup j'ai essayé d'élargir mon champ de recherche à l'enseignement du français mais pour l'instant j'ai fait chou blanc. Stratégiquement, j'essaie de tout miser sur le réseau (surtout en Asie) et de me faire connaître dans le milieu des profs et des ONG.
Au final, j'ai tout de même réussi à décrocher un petit ticket d'entrée à l'université de Mumbai où j'anime un cours de conversation à des étudiantes du département de français. Ca ne représente pas grand chose en termes d'heures et de rémunération (seulement de quoi aller m'acheter des friandises!) mais les étudiantes sont adorables et c'est sympa de se retrouver de nouveau dans un environnement universitaire (ouh qu'elles sont loins mes années étudiantes!)
Je donne également un coup de main à une ONG éducative appelée Sahyog qui intervient auprès des enfants et des femmes en milieu défavorisé (généralement des bidonvilles): http://www.sahyogchehak.org.in/. Cette ONG a entre autres créé une petite bibliothèque dans un slum réhabilité (on rase un bidonville du centre-ville pour parquer les habitants beaucoup plus loin dans des espèces de HLM). Je m'y rends bénévolement tous les lundis pour aider les animatrices à améliorer leur anglais et construire des séances pédagogiques autour des livres.
Grâce à cette ONG, j'en ai rencontré une autre (le réseau!), plus importante, et qui a l'habitude d'employer des étrangers. Atma (http://atma.org.in/about-us) est une sorte "d'ONG pour ONG" dans le sens où elle apporte conseils, soutien et formations aux jeunes ONG éducatives de Bombay. Ca ressemble un peu à ce que fait Vincent dans le domaine de la micro-finance: il ne travaille pas directement avec les bénéficiaires mais avec les partenaires indiens locaux pour les aider à mener au mieux leurs programmes et à se développer. En gros, c'est du "consulting" et du "capacity building" dans le langage barbare du monde des entreprises! Atma m'a donc proposé de mener un projet de développement d'une plateforme de bénévoles pour une ONG qui travaille avec des enfants handicappés. Donc pas de l'enseignement à proprement parlé, mais je reste dans le domaine de l'éducation. De nouveau, je vais travailler pour la gloire car ce projet s'organise sur la base du bénévolat. Mais ça a l'air très intéressant et je suis curieuse de m'essayer à quelque chose de nouveau et différent de l'enseignement tel que je le connais depuis ces sept dernières années. C'est un challenge que j'ai hâte de relever car j'avoue que je suis un peu en manque de stimulation intellectuelle après deux mois de "despatriate housewife" (copyright Itay Noy!). Cette situation est renforcée par le fait que Vincent a une charge de travail énormé (certes en contrepartie d'un salaire sur lequel on peut vivre à deux) donc je suis impatiente d'avoir à mon tour entre les mains quelques dossiers sur lequels plancher le soir et le week-end. Début de ce projet: jeudi!
Je vous tiendrai bien évidemment au courant de l'évolution de tous ces projets caritatifs!
signé: Sainte Natacha (qui montra en exprès au paradis...ben oui, les poches vides, ça pèse moins lourd!)